Conseil municipal du 24 septembre 2020 : du théâtre, des décisions importantes et quelques dossiers qui menacent le cadre de vie tabernacien

Le 24 septembre s’est tenu le troisième conseil municipal du mandat en cours. Les élus de Changeons d’Ere à Taverny partagent ci-dessous les principales décisions de ce conseil. Cette information est d’autant plus importante que la pandémie réduit fortement l’accès du public à ces conseils municipaux qui ne sont pas retransmis.

Le numéro de théâtre bien rôdé de la majorité vertueuse face à une opposition systématique a été mis à mal par nos interventions et par les statistiques de nos votes

En plaçant des sujets qui fâchent dans les premières délibérations de la soirée, des sujets emblématiques sur lesquels Madame le Maire savait bien que nous voterions contre, elle a ainsi pu entonner son refrain favori selon lequel nous constituerions une opposition stérile et non constructive. Peu importe que lors de ce Conseil Municipal du 24 septembre 2020, nous ayons voté favorablement la majorité des délibérations (46 sur 51) soit 90% d’avis favorables. A défaut d’arguments de fonds sur ses dossiers, la majorité cherche à diaboliser son opposition : le simple fait de poser des questions sur ces dossiers est moqué. Ce procédé a bien fonctionné pendant la campagne mais désormais les débats et leur compte rendu sont publics. Ils démontrent que Changeons d’Ere n’est pas l’opposition systématique et aveugle habilement dénoncée par Mme Portelli. Mme Portelli a d’ailleurs l’habitude de conclure par un « ça nous arrange » qui en dit long, pour les rares cas où nous critiquons un dossier.  

Une « opposition systématique » qui vote…à plus de 90% pour les délibérations…

Alors quels ont donc été ces sujets de discorde, ceux que nous détaillerons dans ce compte-rendu ?

Détruire des espaces boisés pour soutenir la grande distribution : non merci !

Le premier point concernait le deuxième rond-point d’accès au centre commercial des Portes de Taverny. Il sera en partie financé par le contribuable et il avait donné lieu à une enquête « publique » bien placée, en plein milieu de l’été 2019… Ce projet a été conçu au début des années 2000, à une époque où la grande distribution était florissante, déjà au grand dam des commerces de proximité ; à une époque du tout voiture et de la multiplication des ronds-points en France. C’est un projet d’un autre âge.

Nous nous sommes donc prononcés contre ce projet écocide d’artificialisation de sols fut-ce au prix d’une maigre compensation sous la forme d’un reboisement partiel. En effet la création de ce rond-point entraînera la destruction d’espace boisé. Le principe de la « compensation » est discutable : détruire des espaces verts en expliquant que d’autres espaces seront préservés ou plantés ailleurs est un argument à la mode, très répandu dans le marketing politique, mais non écologique. Les éventuelles plantations en compensation prennent des années à retrouver l’impact positif des espaces boisés détruits. Pendant toutes ces années, il y a une perte de biodiversité, d’îlots de fraicheur, de puits de captation de CO2, de murs anti bruit et de cadre de vie.

De plus dans ce projet de rond-point, cette compensation est doublement contestable car, comme l’a remarqué l’autorité environnementale dans son rapport sur le projet de piscine, la même parcelle sert à justifier deux compensations différentes ! : « La MRAe rappelle qu’une même mesure ne peut servir à réduire ou compenser les impacts de plusieurs projets ou documents d’urbanisme, ni au même moment, ni dans le temps » (extrait du rapport).

Enfin il est prioritaire selon nous d’aider le commerce de proximité à se maintenir plutôt que de mobiliser l’argent des contribuables pour soutenir la grande distribution.

Le plan diffusé par l’agglomération Val Parisis : avec à la fois le nouveau rond-point et la piscine

Oui à une piscine de taille olympique, mais pas un projet pharaonique de 38 millions d’euros décidé sans aucun débat qui éloigne la piscine et qui impacte l’environnement : réclamons un débat !

Suivait à l’ordre du jour un autre dossier épineux : la piscine qui malgré des dimensions olympiques, précisons le bien, n’accueillera aucune épreuve des JO de Paris en 2024. Bien que Thomas Cottinet ait précisé en préambule que les élu.es de Changeons d’Ere « n’ont rien contre les piscines, contre la natation, contre le sport, que ce n’est pas parce qu’on conteste la façon dont cette piscine est proposée qu’on est contre le sport et la natation, qu’on a bien en tête l’importance de tout cela et les plaisirs et l’épanouissement qui y sont associés », que n’avons-nous pas entendu de la part de Madame le Maire pour avoir réclamé un débat sur ce projet qui coutera au moins 38 millions d’euros. Que nous devions être des « écologistes à la mode Hidalgo », que nous étions contre l’accès des personnes en situation de handicap à ce genre d’équipement : « Il y a un sujet qui ne vous intéresse jamais : les normes handicaps. Ça ne vous gêne pas que les handicapés ne puissent pas aller à la piscine parce que c’est pas aux normes. Nous on parle de handicap. Contrairement à vous, pour nous c’est un combat. »

Il y aurait donc évidemment d’un côté les élu.es de Changeons d’Ere à Taverny, des monstres sanguinaires qui ne veulent pas que les personnes en situation de handicap aillent à la piscine et de l’autre la gentille Madame Portelli qui défendra toujours, vaille que vaille, les opprimé.es. La situation des personnes en situation de handicap est une priorité pour nous. Les débats méritent un peu plus de nuances et tout n’est pas si manichéen.

Et il nous parait important, étant donné le contexte économique et social, de devoir tenir compte de certaines réalités économiques (ce qu’a défendu notre élue Catherine Thoreau) et de ne pas ouvrir outre mesure le robinet des dépenses publiques, pour pouvoir investir aussi en réponse à la crise sociale.

Nous accusant de ne pas connaitre nos dossiers, dans son attitude habituelle de disqualification et de dénigrement de toute opinion différente de la sienne, Florence Portelli ne nous a pas entendus lorsque Thomas Cottinet, se basant sur les chiffres de la cour des comptes, a affirmé qu’on pouvait construire une piscine aux dimensions olympiques à moins de 20 millions d’euros. Pourtant les faits prouvent que c’est possible. Dans une ville comme Sète, le bassin olympique a coûté 15 millions d’euros. On veut bien admettre que le projet cévenol est moins ambitieux que celui de Taverny, mais il doit bien y avoir un juste milieu entre les 15 millions de Sète et les 38 millions de Taverny.

La vente à découpe du patrimoine communal continue : un nouvel espace vert vendu à un promoteur

Nous avons voté contre la désaffectation et le déclassement d’une parcelle de 1656 m² située rue Françoise Dolto et rue de Pierrelaye, jouxtant le city-stade et les jeux pour enfants. Par la voix de Franck Chartier, nous avons regretté lors de cette délibération : « la vente d’un terrain du patrimoine public aux bénéfices de promoteurs » ainsi que « l’artificialisation d’un espace vert ».

Cet espace vert est apprécié des familles pour les pique-nique et aussi des usagers du city-stade et des jeux pour enfants. Pendant que Mme Portelli fait une publicité énorme sur sa prétendue politique environnementale via les mini-forêts et le magazine municipal, la bétonisation continue, aggravée par la perte d’un patrimoine appartenant à tous, le patrimoine public récupéré par des promoteurs qui n’en demandent pas tant.

Une vue du terrain vendu au promoteur, avec l’arbre qui fait face au city stade

Les conseils de quartier doivent être constitués des habitants après candidature et non être choisis par Mme le maire et sa majorité

Le dernier point de discorde concernait l’approbation du règlement intérieur des conseils de quartier. Il y a 18 membres dans chaque conseil de quartier. La majorité accepte le principe de l’accès à tous, mais seulement pour 6 membres : les 12 autres sont choisis par la majorité !

Deux visions s’opposent. Nous sommes favorables à des tirages au sort parmi les volontaires, alors que la majorité reste inflexible sur sa position de volontaires cooptés.  Notre proposition d’amendement du règlement intérieur n’a donc pas été tolérée, non sans que notre édile toute à sa gouaille bien connue nous gratifie d’un commentaire dont elle a seule le secret : « Je vous raconte pas la tête des conseils de quartier avec des gens tirés au sort ». Ce commentaire répété deux fois nous a choqués. Mme Portelli ne croit pas à la démocratie participative, nous si. Chaque citoyenne et chaque citoyen a le droit de participer à un conseil de quartier même si « sa tête » ne plait pas à Mme Portelli.

Dans le Taverny Mag d’octobre 2020, la ville oublie de préciser que 12 membres sur 18 seront choisis par la majorité, et que seules 6 places sont ouvertes à toutes et tous (avec tirage au sort s’il y a plus de 6 volontaires)

Pour le reste, nous avons donc voté favorablement aux délibérations proposées par l’équipe municipale, soit un vote favorable pour 90% des délibérations. De nombreuses initiatives en faveur de la culture et de l’insertion ont été proposées, nous nous en réjouissons. 

Nous avons conclu en félicitant la ville, ses agents et les associations pour l’organisation du Forum des associations malgré les contraintes de la pandémie et pour le soutien aux associations mobilisées en faveur des habitants de Beyrouth.

Thomas COTTINET, Catherine THOREAU, Franck CHARTIER, Sébastien DAVIGNON, Bilinda MEZIANI