En couverture du dernier Taverny Magazine s’étalent une seule image et le titre suivant « Taverny reconnue pour sa politique environnementale »
Est-ce le rôle d’une publication municipale financée par le contribuable ?
Le magazine municipal ne devrait il pas servir à informer la population plutôt que de profiter de cette publicité financée par les contribuables pour tenter de justifier une politique ?
Cette situation est un bon résumé de ce qui passe à Taverny en matière d’écologie : beaucoup de communications, et en parallèle une bétonnisation massive dans des quartiers qui étaient déjà denses (Sarments, Sainte-Honorine), une modification du PLU pour détruire des arbres à la Tuyolle, une autre modification du PLU pour faire de même pour le rond-point d’Auchan, les terrains municipaux cédés aux promoteurs pour qu’ils soient bétonnés, une quasi-absence de nouvelles pistes cyclables depuis 6 ans (et cela ne risque pas de s’arranger à court terme : aucune piste cyclable ne semble être prévue pour 2020 dans le budget 2020 voté en juin 2020).
Mais pendant ce temps nous croulons sous les affiches (marché du terroir), les hors série environnement en papier glacé (pas très bons pour l’environnement), et voilà désormais que la couverture du magazine municipal vient servir cette manoeuvre !
Heureusement tout dans ce magazine n’est pas de la propagande. Mais nous dénonçons ce détournement des moyens municipaux au service de cette « reconnaissance » de la « politique » « environnementale ».
Nous ne sommes pas en train de dire que tout va mal dans Taverny et nous rappelons que nos élus votes favorablement à plus de 85% pour les délibréations proposées par la majorité.
Mais s’agissant de l’écologie et de la santé publique, nous persistons dans notre alerte :
Taverny va dans le mûr en matière d’environnement. Taverny n’est pas exemplaire. Alors que l’heure est à ralentir fortement l’artificialisation des sols, alors que nous subissons une pandémie causée par les atteintes à l’environnement et à la biodiversité, alors que nous comptons chaque année 50 000 morts en France à cause de la qualité de l’air, Taverny continue d’artificialiser les sols et de bétonner à tout va.
Aux derniers conseils municipaux un nouveau terrain, un espace vert, est cédé aux promoteurs, à côté du city stade rue Dolto. Une autre nouvelle opération de 100 logements va démarrer sur le terrain des grandes plantes (à côté du lycée Louis Jouvet et du gymnase Dacoury) : un terrain cédé par la commune à un promoteur. Certes cette nouvelle opération sera en partie en bois et comportera un local associatif au service des personnes en situation de handicap. Mais elle va générer plus de 150 nouvelles voitures dans ce quartier : une nouvelle fois sans concertation avec la population du quartier dont on ne sait pas si elle aurait validé cette opération.
Plus inquiétant : ce que Mme Portelli nomme la « seconde ville », dans le quartier des Ecouardes en frontière du quartier des Barbus, l’éco-quartier. Cet « éco quartier » va conduire à l’artificialisation et à l’urbanisation d’une partie des 30 hectares des surfaces agricoles et vertes des Ecouardes. Ce projet est pernicieux : il est relié à un ambitieux projet de ferme maraîchère sur Bessancourt, Le Plessis Bouchard et Taverny. Or quelles que soient les avancées qui seraient concrétisées sur ce projet de ferme, cela n’enlèvera rien au fait qu’il est criminel de continuer à artificialiser les sols, surtout en détruisant des espaces verts et agricoles. L’éco-quartier n’a d’ « éco » que son nom. Il va conduire à plus de 1000 véhicules supplémentaires dans une zone déjà sous pression. Il faudra nous mobiliser pour alerter sur ce projet.
Face à de telles décisions de la ville, à l’impact négatif bien plus lourd que les actions à impact positif mises en avant dans les plaquettes de la ville, nous ne pouvons que nous inquiéter de cette communication omniprésente. Ce « greenwashing » financé par nos impôts vise à nous abreuver de documents faisant croire à une « politique environnementale ».
Il en est de même pour la « mini-forêt ». Installer une mini-forêt en soi n’est pas un problème. Mais le faire tout en détruisant massivant les arbres et les espaces, tout en artificialisant, et en communicant fortement dessus, cela relève de la manoeuvre. Ces « mini arbres », pour ceux qui survivront, mettront des décennies à atteindre le potentiel des arbres qui ont été rasés et de ceux qui vont l’être : potentiel de captation de CO2 pour la qualité de l’air, potentiel d’ilots de fraicheur alors que les canicules se multiplient et potentiel de mur anti-bruit surtout dans une ville dont le maire a décidé d’augmenter la population et donc le nombre de voitures.
Pour toutes ces raisons nous alertons sur ce détournement de la communication municipale et appelons de nos voeux une véritable « politique environnementale ».