La plaine des Ecouardes s’étend sur 30 hectares à l’ouest de la commune de Taverny. Ce sont des terres fertiles. Or la région parisienne importe aujourd’hui l’essentiel de son alimentation, à grand renfort de camions et d’avions. À tel point que notre région ne dispose en moyenne que de quatre jours de stocks alimentaires et ne produit que 2% de son alimentation. C’est une chance incroyable pour Taverny de disposer de tels espaces agricoles en ville.
Construire sur ces terres de nombreux bâtiments pour un « éco » quartier, comme l’a annoncé Mme le maire de Taverny n’aurait donc rien d’ “éco ». Car ce serait autant de terres agricoles artificialisées et sacrifiées. Cet éco-quartier, ou « seconde ville », pour reprendre l’expression du maire, prévoit 600 logements et a minima plus de 800 voitures.
Cette destruction de biodiversité et de capacité nourricière n’est pas tolérable, même pour un « éco-quartier ». Ce serait aussi la disparition d’un important îlot de fraicheur, alors même que les canicules se multiplient. La capacité d’absorption de CO2 à Taverny chutera également, tandis que les 800 voitures supplémentaires augmenteront la pollution de l’air et les difficultés de stationnement.
Le quartier des Barbus qui jouxte sera « décloisonné » selon l’expression de la majorité municipale : mais ce quartier n’a rien demandé et un grand nombre des habitants aspirent à conserver cette tranquillité et le voisinage de terres agricoles plutôt que des immeubles.
ALERTE : une enquête publique « parcellaire » est en cours, de seulement 15 jours, jusqu’au 31 mars
Cette enquête publique est en quelques sortes le premier étage de la fusée du projet d’éco-quartier. L’enquête parcellaire est une procédure devant permettre l’expropriation des parcelles pour construire l’éco-quartier. Contrairement à ce que certains essayent de faire croire, nous pouvons donner notre avis : cet avis n’est pas réservé aux propriétaires de parcelles. Ce qui est logique car ces expropriations doivent rendre possible une opération d’aménagement urbain considérable, la création d’un nouveau quartier à Taverny.
Il est possible de donner son avis sur cette enquête publique en adressant un mail à enquetepubliqueecouardes@ville-taverny.fr , en y précisant son identité et son adresse.
Le lien vers l’enquête publique, très discrète dans la communication de la ville : https://www.ville-taverny.fr/enquete-ecouardes
Soyons nombreux à déposer un avis pour signaler notre opposition à cet éco-quartier !
Ci-dessous quelques éléments dont vous pouvez vous inspirer pour déposer un avis par mail :
Sur le manque d’information et le délai de l’enquête publique :
- Cette réserve foncière est constituée en vue de la construction d’un éco-quartier or aucune n’information n’est donnée sur cet éco-quartier. Les habitants doivent se contenter des tracts électoraux de Mme le maire alors même qu’une étude a été financée par les contribuables. Les résultats de cette étude devraient être rendus publics et disponibles chez le commissaire enquêteur. Cette absence d’information est d’autant plus choquante qu’en 2019 la majorité avait organisé à grand renfort de communication une réunion avec Grand Paris Aménagement qui était censée être le début d’une concertation. Je tiens à faire part de ma profonde déception face à ce déni de démocratie.
- La durée de l’enquête publique, seulement 15 jours, est bien trop courte et a fait l’objet de très peu de publicité de la part de la mairie. Je sollicite une rallonge de 15 jours a minima pour que les habitantes et les habitants en prennent connaissance et déposent un avis s’ils le souhaitent.
Sur le projet d’éco-quartier :
- Taverny n’a pas besoin d’un nouveau quartier ! Taverny est déjà une zone dense, très exposée à la circulation automobile, à la pollution de l’air et à celle des avions. Les difficultés de stationnement en centre-ville sont déjà énormes et la dangerosité liée au nombre de véhicules est évidente pour les vélos et piétons. Rajouter à terme presque un millier de véhicules accentuera ces problèmes. Je me prononce négativement pour éviter une telle aggravation et ces atteintes à l’environnement, au cadre de vie et à la santé publique à Taverny.
- Détruire ces terres agricoles et espaces verts est un non-sens et un écocide : Taverny a au contraire besoin de sanctuariser ces terres, de préserver ces ilots de fraîcheur et ces puits de captation de CO2. Ces terres des Ecouardes sont également un lieu de promenade agréable à préserver absolument. Ces terres peuvent au contraire contribuer à la culture maraîchère et à d’autres usages respectueux de l’environnement. Je ne souhaite pas que ces expropriations soient organisées car ces terres agricoles doivent impérativement être préservées.
- Alerte sur la santé publique : pollutions de l’air et sonore sont déjà bien présentes à Taverny. Cet éco-quartier dégraderait encore plus la santé des habitantes et des habitants. Le lien entre environnement et santé est désormais bien connu et scientifiquement documenté à l’image des plus de 50 000 morts par an en France dus à la pollution de l’air. Je souhaite que la majorité municipale en tienne compte et mette fin à ces projets d’expropriation de ces parcelles pour un futur éco-quartier.
- Stop à l’artificialisation des sols : le débat national est bien lancé et progresse sur le « zéro artificialisation nette ». Il y a consensus sur l’impérieuse nécessite de freiner l’artificialisation des sols, encore plus en Ile-de-France. Accélérez au contraire cette artificialisation à Taverny comme c’est le cas depuis 5 ans est irresponsable. Je m’oppose à ces expropriations qui viendraient accélérer cette artificialisation des sols qu’il faut au contraire freiner au maximum, a fortiori à Taverny une ville déjà bien bétonnée.
- Préserver la tranquillité du quartier des Barbus : les habitantes et habitants du quartier n’ont pas été consultés. Ils ont pour la plupart choisi ce quartier pour sa tranquillité et son cadre de vie. Décider sans consultation que le quartier est enclavé et qu’il faut le « décloisonner » est un manque de respect pour ces habitants. Pour ceux qui sont propriétaires c’est la valeur de leur bien qui pourrait être remise en cause. Je me prononce contre ces expropriations pour aider les habitants du quartier qui le souhaitent à conserver leur qualité de vie, celle qu’ils ont choisie en décidant de venir à habiter dans ce quartier de Taverny, jouxtant des terres agricoles et non les immeubles d’un « éco-quartier ».
Déposons un avis en écrivant à enquetepubliqueecouardes@ville-taverny.fr (en précisant votre identité dans votre mail).
Sauvons les terres agricoles de Taverny pour la biodiversité et la santé publique,
pour une alimentation locale de qualité et pour le cadre de vie des quartiers voisins de ces terres !