SDRIFE : Avis défavorable du collectif citoyen Changeons d’Ere à Taverny et des élus qui le représentent au conseil municipal
Après échanges avec les habitant.e.s, nous confirmons que nous sommes défavorables à ce projet de SDRIFE proposé par la Région Ile-de-France présidée par Valérie Pécresse, vice-présidée par Florence Portelli, maire de Taverny.
Nous demandons une prolongation d’un mois de la phase de consultation : il n’y a eu aucune réunion publique organisée dans le Val d’Oise !
Ce SDRIFE en catimini est une insulte à la démocratie : ce texte qui va impacter lourdement le quotidien des habitantes et des habitants est mis en consultation de façon à la fois complexe et confidentielle.
Il est mal écrit si on considère qu’expliciter simplement les principes d’aménagement est un devoir. La manipulation des cartes n’est pas aisée : les rares qui auront compris la présence et l’importance de ces cartes auront ensuite les plus grandes difficultés à comprendre ces cartes.
Les « pastilles » de ces cartes sont censées apporter des indications précises pour se situer par rapport à ces opérations d’urbanisation : or elles sont beaucoup trop approximatives. Elles ne permettent pas de réellement prendre la mesure des opérations, de leur impact, de leur situation.
Un tel niveau d’inadéquation aux attentes est le révélateur du caractère indigent de la consultation amont de 2023. Une vraie consultation aurait favorisé un support adapté.
Ce SDRIFE constitue une erreur historique !
Alors que toute la connaissance est disponible sur les impacts de l’urbanisation et du changement climatique, Mme Pécresse, Portelli et consorts font le choix de l’obscurantisme et d’une région qui demeure un paradis pour promoteurs.
Alors qu’il est urgent de freiner drastiquement l’artificialisation des sols,la Région Ile de France serait, si ce SDRIFE était voté, la seule région métropolitaine à ne réduire que de 20% par décennie son rythme d’artificialisation, contre une baisse de 50% pour toutes les autres régions.
Comment conserver une Ile-de-France où il fait bon vivre, où on a envie de rester habiter avec de tels choix et non choix ?
Le Val d’Oise en est déjà victime et ce SDRIFE l’aggraverait : 64hectares par an d’artificialisation entre 2012 et 2017, puis 174 hectares par an entre 2017 et 2022, soit une accélération de 270% !
Nous refusons que cette dérive puisse se poursuivre. Il nous faut un SDRIFE à la hauteur des enjeux.
Taverny est doublement concernée. Non seulement la ville a très négativement contribué au bilan du Val d’Oise avec de nombreux espaces verts artificialisés. Mais en plus dans le SDRIFE elle est concernée par une des « pastilles » des cartes : elle est une des villes où la dégradation se poursuivrait.
A l’image du projet d’ « éco-quartier » sur les terres agricoles de la zone des Ecouardes qui détruirait 13 hectares de terres fertiles.
Le SDRIFE n’empêcherait pas la majorité au conseil municipal de Taverny de continuer à sacrifier ses terres agricoles : pourtant les terres fertiles sont rares en Ile-de-France. L’Ile-de-France ne dispose que de 4 jours d’autonomie alimentaire sur 365 jours.
Pourquoi un SDRIFE aussi permissif et non un SDRIFE qui protège les terres ?
A Taverny, rien que sur le chantier de la piscine, 30 000 m2 d’espaces naturels ont été détruits sur la seule année 2023. Un SDRIFE ambitieux est donc nécessaire pour contrer des élus comme ceux de la majorité de Mme Portelli pour qui la nature est un marchepied pour les aménagements de prestige et la promotion immobilière, et un outil de communication politique reposant sur le greenwashing.
A l’instar de l’éco-quartier de Taverny, du BIP, de la gare au milieu des terres de Gonesse, ce SDRIFE est un permis de détruire la nature ! Il facilite un florilège de projets couteux, inutiles, dangereux pour la santé et l’environnement.
Les transports ne sont pas au rendez-vous : malgré les annonces, l’examen des cartes montrent que les radiales restent privilégiées et non les liaisons tangentielles réclamées par la population.
Pourtant les citoyens veulent habiter à proximité de leur travail ou de façon bien desservie.
Le logement social n’est pas favorisé dans ce SDRIFE alors qu’il manque cruellement. Les territoires pauvres vont continuer à s’appauvrir, les territoires riches vont continuer à s’enrichir !
Le SDRIFE se veut un schéma pour un « territoire d’équilibre en 2040 » : mais c’est avant tout un numéro d’équilibriste.
Les orientations régionales du SDRIFE sont un concours de déclaration d’intentions positives et vertueuses.
Mais dans ces mêmes orientations on y trouve aussi, « en même temps », les dérogations à ces beaux principes. Quelle hypocrisie ! Quel cynisme ! Le greenwashing est omniprésent et constitue une insulte à l’intelligence des rares personnes qui prendraient le temps de lire l’intégralité du document malgré son caractère abscons : on nous prend pour des idiots.
Nous sommes opposés à ce SDRIFE et appelons Mme Pécresse et Portelli et leurs complices à avoir le courage de revoir leur copie.
Ayez le courage d’être au rendez-vous de l’histoire, quitte à déplaire à ceux à qui ce schéma est censé faire plaisir !
Les avis donnés par les intercommunalités le montrent, avec des élus proches de la majorité de la région bien en peine pour défendre ce schéma : cette situation est piteuse, difficile à assumer, à rebours des attentes de la population, dangereuse pour l’environnement et la santé des habitant.e.s. Il est encore temps de changer !
Le collectif citoyen Changeons d’Ere à Taverny
Thomas COTTINET, président de Changeons d’Ere à Taverny – Conseiller municipal et communautaire – Co-secrétaire départemental Les Ecologistes-EELV
Catherine THOREAU, Franck CHARTIER, Bilinda MEZIANI, Cédric LE ROUX – Conseillères et conseillers municipaux