« Eco »quartier sur les terres des Ecouardes, travaux du centre-ville et à Verdun-Plaine : découvrez le dossier de la réunion publique !

Notre réunion publique a été l’occasion de débattre et de rentrer dans le détail des projets qui bétonnent Taverny et prévoient de le faire plus encore avec un important nouveau quartier qui détruira 14 hectares de terres agricoles cultivées aux Ecouardes. Ces projets ont été analysés comme étant à risques pour la santé humaine et pour l’environnement par la mission régionale de l’autorité environnementale.

Retrouvez ci-dessous (pdf à télécharger en accès libre) la présentation projetée lors de la réunion publique du 22 novembre :

Réunion-22-novembre-Site-Changeons-d-Ere-web-mobiles

Une ambiance studieuse pour analyser les plans et les montages financiers – salle Henri Denis – 22 novembre 2022

La décision qui sous-tend tout cela est double : augmenter rapidement la population de Taverny et construire des logements sur les terres agricoles pour financer les 24 millions de travaux en centre-ville.

Ces travaux en centre-ville comportent la destruction d’une halle qui a moins de 30 ans pour la remplacer par une halle « plus jolie », sans aucune étude économique préalable, ainsi que le remplacement du parking gratuit par un parking sous-terrain payant qui n’apportera aucune place supplémentaire. Ces travaux prévoient aussi la destruction de la première mairie de Taverny : un bâtiment du patrimoine de Taverny, dont la destruction a nécessité la fermeture d’un bureau de poste avec 3 agents ouvert le samedi remplacé par une agence municipale avec un seul agent fermée le samedi.

Vincent Gits, membre de Changeons d’Ere, animateur du débat, expert de la ZAC et du PLU – Franck Chartier, conseiller municipal

Après une introduction par Thomas Cottinet, Catherine Thoreau, Franck Chartier, Cédric Le Roux et Bilinda Méziani, conseillers municipaux représentant le collectif citoyen Changeons d’Ere à Taverny, la réunion publique s’est poursuivie par une présentation de Jacqueline Lorthiois sur l’urbanisation en Ile-de-France et le cas particulier du Parisis et de Taverny. Elle a rappelé que pendant longtemps les espaces verts de Taverny et des villes voisines étaient considérés comme des terres à sanctuariser, comme le poumon vert de cette partie de la région de l’Ile-de-France. Malheureusement depuis quelques années les projets, souvent mal pensés et peu concertés, se multiplient qui détruisent ses espaces, à l’image de ceux portés par la municipalité de Taverny.

Thomas Cottinet, conseiller municipal et communautaire

Ensuite Vincent Gits, membre de Changeons d’Ere à Taverny et de Val d’Oise Environnement (France Nature Environnement), a déroulé point par point les enjeux de la ZAC « Quartier des T », de la révision du PLU, des travaux en centre-ville et au quartier Verdun-La Plaine, et du projet d’éco-quartier sur les terres agricoles. Le quartier Verdun-La Plaine est présenté comme un des trois quartiers bénéficiaires de ces projets : Vincent Gits a montré qu’en réalité ce n’était que très peu le cas.

Catherine Thoreau et Cédric Le Roux, conseillers municipaux

La discussion est aussi allée dans le détail sur le montage financier de l’opération, de 64 millions d’euros au total (!) : avec la démonstration que cette obstination dans cette aberration écologique et alimentaire que constitue au 21ème siècle la destruction de terres agricoles cultivées est le résultat de sombres calculs mercantiles. Car c’est la charge foncière des logements du futur « éco » quartier, qui porte bien mal son nom, qui financera les travaux du centre-ville :

sans les logements de l’éco-quartier à construire sur les terres agricoles, pas de travaux en centre-ville, car pas de financement pour ces travaux.

Intervention de Jacqueline Lorthiois sur la « pieuvre » : pour en savoir consultez le pdf en téléchargement au début de l’article

Ceci explique en grande partie les manoeuvres de la majorité municipale qui tente d’habiller tout cela décologie, alors qu’en réalité, elle a absolument besoin de cet éco-quartier à construire sur les terres agricoles, pour financer les travaux du centre-ville. Ces travaux ressemblent à des caprices (se doter d’une halle « plus jolie » alors que l’actuelle a moins de 30 ans) à une heure où les habitants font face à l’explosion des prix énergétiques, où donc la priorité est à la rénovation thermique des bâtiments, à leur réhabilitation. A l’image de la piscine à 45 millions d’euros qui détruit 30 000 m2 d’espaces verts, ces dizaines de millions d’euros semblent gaspillés pour des projets de prestige couteux, peu concertés, très politiques, et destructeurs de l’environnement, du patrimoine et de service public (l’ancienne mairie abritait un vrai bureau de Poste ; le parking gratuit sera remplacé par un payant qui sera géré par une entreprise privée).

Bilinda Méziani, conseillère municipale

Le choix stratégique d’augmenter rapidement et massivement la population n’a jamais fait l’objet d’une véritable concertation. Cela a démarré dés 2015 avec le lancement de la construction des immeubles aux Sarments (avec la transformation d’une place piétonne en une place traversée par les voitures) et à Sainte-Honorine (avec la destruction de la butte face aux terasses et de ses arbres pour faire des parkings). Pourtant la majorité n’avait pas annoncé dans sa campagne de 2014 qu’elle allait changer radicalement l’urbanisation de Taverny en bétonnant tout azimut pour augmenter la population.

Nous souhaiterions au contraire rester sur ce qui avait fait le charme et le cadre de vie de Taverny : entre 1999 et 2014 par exemple la population est restée stable à 25000 habitantes. Les 60 constructions par an servaient à absorber la décohabitation, la hausse du nb de familles monoparentales et du maintien à domicile, la hausse du m2 désiré par personne. Depuis la nouvelle majorité a décidé de construire non pas pour maintenir le nombre d’habitants mais pour l’augmenter rapidement. Nous sommes déjà passés de 25000 à 27000 et la majorité vise 30000 ! Cette hausse s’accompagne d’une hausse rapide du nombre de voitures, donc de la pollution de l’air et du bruit dangereux pour la santé, car l’INSEE montre qu’en moyenne il faut 1,5 véhicules par logement.

Quelques échanges passionnés modérés par Vincent Gits

Il faut stopper cette politique dangereuse pour la santé humaine et pour l’environnement comme l’a signalé la Mission régionale de l’autorité environnementale. Il faut faire des efforts pour ne pas aménager comme dans les années 70, en continuant à détruire bêtement et massivement les espaces verts et les terres agricoles.

Le rappel que la mission régionale de l’autorité environnementale est venu confirmer les alertes faites par Changeons d’Ere à Taverny depuis 4 ans sur la politique d’urbanisme

Cette politique à stopper d’urgence est en plus cynique. Nos impôts servent à financer une communication municipale qui tend à faire croire de c’est de l’écologie. Or l' »éco » quartier annoncé va détruire 14 hectares de terres agricoles : pourquoi cette aberration alors que les crises climatiques et ukrainiennes ont rappelé au contraire l’importance de conserver des terres agricoles, pour notre souveraineté alimentaire ? Pour une juteuse opération immobilière qui va financer le re aménagement délirant du centre ville : celui ci va coûter 24 millions pour détruire une halle qui pourtant a moins de 30 ans (sans aucune étude économique préalable) et qui va construire un parking sous-terrain qui va devenir payant sans offrir de places supplémentaires.

Deux heures de réunion et d’échanges ne sont pas de trop pour partager l’information et tenter de répondre à la question….

Cette frénésie de démolition/ déconstruction est complètement dépassée : elle a un coût et une empreinte écologique qui ne sont pas soutenables et qui aggravent la situation.

Il faut une politique d’aménagement sincère (arrêter le greenwashing payé par nos impôts) et qui se concentre sur la réhabilitation de l’existant, les locaux vacants et les friches.

Et il faut abandonner l’objectif de porter rapidement la population de Taverny à plus de 30000 habitants : à l’heure où on contraire on réfléchit à un autre modèle pour l’île de France, cette objectif est une erreur historique qui dégrade notre cadre de vie, notre santé et notre environnement.

Changeons d’Ere à Taverny, avec le soutien de « Si Taverny m’était conté ! »